Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 17:15

Les Banques populaires et les Caisses d'épargne, une entité dans laquelle l'Etat pourrait détenir jusqu'à 20 %.

 

Le choix discuté de la fusion : François Pérol

24 février 2009

Cela engendre une controverse concernant le possible Dirigeant du futur groupe bancaire Caisse Epargne et Banque Populaire.


La nomination non confirmée de François Pérol à la tête du futur groupe bancaire Caisses d’épargne-Banques populaires suscite de vives polémiques.

Le transfert du secrétaire général adjoint de l’Elysée à la tête d’une entreprise née d’une fusion dont il a été, plus ou moins, le maître d’œuvre, soulève deux types de critiques : des craintes de collusion entre l’Etat et le privé, mais aussi un risque de mainmise du Président de la République sur des acteurs clés de l’économie.

Le secrétaire général adjoint de l'Elysée en prendrait la tête et pourrait être remplacé auprès du chef de l'Etat par Xavier Musca, actuel directeur du Trésor, selon Le Monde.

Le choix de François Pérol, ancien banquier d'affaires né en 1963, va être soumis à la commission de déontologie chargée de statuer sur les transferts des fonctionnaires vers la sphère privée, a-t-on confirmé de sources proches du dossier.

Les Banques populaires et les Caisses d'épargne, propriétaires à 71% de Natixis, devraient détailler les modalités de leur projet de rapprochement dans la foulée de la publication de leurs résultats annuels prévue le 26 février.

L'Etat devrait apporter entre 2,5 milliards et cinq milliards d'euros supplémentaires au nouvel ensemble. Les Banques populaires et les Caisses d'épargne ont déjà reçu ensemble près de deux milliards d'euros d'aides dans le cadre de la première tranche de soutien au secteur bancaire français.


________________

Des objections s'élèvent néanmoins dans les rangs mêmes de la majorité

Pour le député UMP François Goulard, cette nomination à la fois "condamnable et proscrite par la loi" relève du "bonapartisme interventionniste".
"NOUS NE SOMMES PLUS DANS UNE REPUBLIQUE".
"Le président de la République est assoiffé de pouvoir, y compris celui de nommer les dirigeants du secteur privé", déclare-t-il dans Le Parisien-Aujourd'hui en France, citant également EDF ou Areva.

François Bayrou juge cette nomination "tout simplement illégale". Pour le président du MoDem, interrogé par Reuters, "on est revenu aux pires habitudes françaises : le mélange entre l'économie, l'Etat, le pouvoir et ses clans".

Martine Aubry a estimé que si le chef de l'Etat se mettait à nommer les dirigeants des banques, le régime français changeait de nature.

"Nous ne sommes plus dans une République avec une fonction publique (...) et une fonction privée qui désigne dans des conseils d'administration des hommes et des femmes compétents pour les diriger", a souligné le premier secrétaire du Parti socialiste lors d'une conférence de presse.
 

Le coup de gueule de Pierre Moscovici

 

"Un coup de gueule, aussi, contre la nomination annoncée de François Pérol, Secrétaire général adjoint de l'Elysée, à la tête du nouvel établissement financier résultant de la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques populaires. On connaît le problème. Les pouvoirs publics ont souhaité, à juste titre, réglementer les pratiques de « pantouflage » - passage du service public au privé – en interdisant que celui-ci concerne les fonctionnaires qui auraient eu à contrôler ou prendre des décisions concernant un groupe dans lequel ils souhaiteraient entrer. Une Commission de déontologie a été créée à cet effet, afin de vérifier qu'il n'y a pas de conflits d'intérêt potentiel. Aux yeux de Nicolas Sarkozy - qui sait tout, parce qu'il décide de tout – le cas de son collaborateur ne « poserait aucun problème », d'ailleurs la Commission en aurait délibéré. C'est un gros mensonge, elle ne s'est pas réunie, son président l'a reconnu, mais aurait fait savoir que le cas de François Pérol n'aurait pas à être examiné, puisqu'il s'agit de l'Elysée et non d'une responsabilité administrative fonctionnelle. Cet argument est, évidemment, plus que spécieux, et cette situation pose, au moins, trois problèmes. D'abord, oui, il y a bien sur conflit d'intérêt, au plus haut point. Car qui pourrait prétendre que M. Pérol n'a pas eu à contrôler les Caisses d'Epargne et les Banques populaires, qu'il n'a pas pris de décisions sur ce dossier, alors qu'il a conçu, préparé, organisé la fusion en cours? Il faut tout l'aplomb du Président de la République pour laisser entendre le contraire. Et il faudrait plus que de la naïveté pour croire que l'Elysée, où tout se passe, n'exerce pas de responsabilité directe. C'est pourquoi il est indispensable que la Commission de déontologie soit réunie : le contraire serait un déni de droit. Je le demande donc avec force. Cette pratique révèle ensuite un singulier cynisme. Je ne connais pas M. Pérol. Chacun le dit compétent, agréable – je le juge pour ma part à travers la politique économique de Nicolas Sarkozy, inefficace et injuste. En tout cas, il serait indispensable au Président, donc à la France. Comment, dès lors, comprendre qu'un serviteur de l'Etat aussi exemplaire quitte le service du pays au coeur de la crise pour servir son propre destin ? Enfin, cette affaire confirme la vraie nature du sarkozisme. Le Chef de l'Etat aime maintenant à feindre de tonner contre les patrons, de vouloir réformer le capitalisme. Mais une de ses premières préoccupations est de placer ses hommes – anciens membres de ses cabinets à l'Intérieur ou à Bercy, collaborateurs à l'Elysée – à la tête de groupes bancaires français. Oui, Nicolas Sarkozy est bien contre le capitalisme, contre les excès des banques – mais alors tout contre. Pour toutes ces raisons, nous ne devons pas nous résigner à cette nomination, qui n'est pas anodine. Certains socialistes, parait-il, ne l'ont pas trouvé choquante, Jean Louis Bianco, à ma grande surprise, s'est même déclaré « pas gêné du tout » par cette pratique. Moi si ! Et vous ?" Fin du texte.


Partager cet article
Repost0

commentaires